dimanche 29 décembre 2013

Le ver est dans le fruit (ou dans la quenelle de Dieudo...)

Lorsque j'ai redémarré ce blog en 2007, 2008, l'un de mes premiers articles était sur Dieudonné qui avait fait parlé de lui... fin décembre 2008.
http://jbclarenson.blogspot.fr/2008/12/dieudonn-encore-frappstrikes-again.html



L'esprit de la saison frappant encore, nous revoilà pour une nouvelle danse avec le comique-agitateur et sa désormais célèbre quenelle.
Malgré tout ce que ça implique , je vais de nouveau revenir sur non Dieudonné mais ce geste qui était sur les affiches de son parti il y a quelques années.
Comme le like de Facebook, la quenelle (enfin celle qui ne se mange pas... enfin pas l'aliment..), est en passe de devenir un signe de ralliement, de défiance face au système, à l’intelligentsia et je ne sais quoi encore pour les gens qui agissent plus vite qu'ils ne réfléchissent.
Analyson le geste... Glissage de quenelle où que ce soit, nous avons donc un bras tendu vers le bas, main tendue plus un autre sur le torse ou le haut du bras.
Une sorte de compromis entre le fist géant ('jusque là' semble dire la main repliée) et le salut nazi (ou romain pour les plus vieux)
Soyons logiques. Personne avec un minimum d'intelligence et de culture ne peux imaginer qu'un bras tendu raide, doigt de la main tendue n'est pas un signe direct au salut nazi.
Toute personne un tant soit peu pas trop conne, s'imagine bien que changer l'angle d'inclination du bras de 55 à 12 ° ne changera pas fondamentalement un rapprochement symbolique au dit salut nazi.

Donc nous sommes en présence de la traditionnelle ambiguïté de Dieudonné, entre le comique plaisantin qui fuck l'establishment et qui reste borderline avec de la politique et les religions.
Mais surtout est ce que toutes les personnes utilisant la quenelle se rendent compte que :

1- si tu veux fucker la société, t'as plein d'autres gestes et possibilités qu'un geste quand même borderline qui reste l'apanage d'un type qui l'a inventé.

2- comme ce-dit type passe de la comédie à la politique souvent en testant les limites de la liberté d'expression et en abusant de l'excuse de facilité que 'ah mais non c'est de l'humour  hahahahaha', utiliser un geste de ralliement directement rattaché à cet homme fait que de facto, on se retrouve dans son camp, et à appuyer ses idées.. quelles qu'elles soient.

3- t'as pas l'impression d'être une saucisse à faire des quenelles, un  geste de reconnaissance limite sectaire qui te fait passer au mieux pour un couillon qui ne sait pas réfléchir ou au pire pour un antisémite qui n'a pas les couilles de s'assumer ?

Se rebeller est certes intéressant mais il est vital de penser par soi-même et de ne pas suivre aveuglément sans questionner, se documenter et analyser les avis d'une personne ou d'entités, diverses, religieuse, politique, culturelle... y compris bien sûr, celle ci.

Delenda Carthago.

Et un morceau d'un album sur ce thème (mais pas rattaché à cet avis) d'un petit groupe qui gagne à être connu... Nemo.


mercredi 25 décembre 2013

Massive Illusion (ou comment je me suis fait spoiler le meurtre du Père Noël )



(merci à Jean-marie pour l’anecdote qui a servi de base à ce petit récit de Noël)


« De toute façon le Père Noël il existe pas ! »



C’est avec cette phrase assassine que je me suis fais spoiler tout les cliffhangers de Noël des saisons à venir.
Je ne sais plus forcément qui, quand et où mais le résultat était là.
Depuis j’ai du mal à me souvenir d’un temps où je croyais à l’existence de ce Père Noël aux couleurs d’une fameuse marque de soda.
Est-ce qu’on quitte un peu l’enfance dès que la bulle mystique est percée ? Quoi qu’il en soit, le jeu changeait. D’un simple réveil merveilleux frappé de magie, Noël devenait un jeu de pistes.
Mon passe temps favori consistait à farfouiller dans la maison afin de trouver où mes parents avaient tenté de camoufler avec de plus en plus de ténacité au fil des années, les futurs cadeaux. Cadeaux qui ne manquaient pas de décevoir non pas par leur nature mais par le fait que la surprise était percée.
De la magie, nous passions au mystère et à la recherche. Le résultat de ce changement de style dans la saison m’a fait développer une aversion terrible pour la surprise et notamment les cadeaux surprise.
Il faut bien avouer qu’en excellent comédien chevronné, je camoufle l’effet de déception et de surprise avec une maestria telle que j’aurais pu probablement paraître heureux, voir extatique de découvrir ma compagne au lit avec un alien hermaphrodite votant républicain.
Toute cette méthodologie de recherche, de logique de camouflage et de jeu de cache-cache m’a effectivement rendu allergique aux cadeaux surprises, m’obligeant ostensiblement à refuser de fêter Noël pour éviter les drames personnels.
J’en arrivai après quelques années passées légalement dans l’âge adulte à esquiver simplement les fêtes de Noël.
Pas de cadeaux, pas de mauvaises surprises, et  donc hélas, pas d’oscars pour le meilleurs second rôle. C’est terrible de gâcher un cadeau par une horrible (mais hélas ressentie) déception. Alternativement il est très dur aussi de me surprendre sur la nature d’un cadeau. Donc en fait ne me faites pas de cadeaux. Même si vous arriveriez à me surprendre par un cadeau, je serai capable d’avoir pris ça tel Sherlock Holmes comme un terrible échec de mes pouvoirs de déduction… Terrible traumatisme de Noël.

Et pourtant cette année, je me suis penché sur ce bonhomme rouge que la tradition et le capitalisme rampant vous oblige plus ou moins à faire vivre et bouger tel une marionnette, pour qu’au final les pauvres enfants soient frappés par l’une de ces phrases assassines qui ne manqueront pas de sortir en cour de récré ou par la bouche vengeresse d’un grand frère ou d’une grande sœur excédé(e).

Et comme un petit enfant l’eut fait remarqué pourtant le Père Noël il existe. Y en a même plein partout.
A la télé (et si c’est à la télé c‘est que ça existe !)
 Dans les magazines, les magasins, au cinéma.
Hey même tonton Fred avec son gros bide et sa fausse barbe, c’est un père noël.

Toute est une question de perspective et d’angle.
Certes l’entité métaphysique à la journée la plus musclée en terme d’horaires du monde, n’existe (probablement) pas.
Mais il reste présent dans notre société sous différentes formes. Mème avant l’heure, le Père Noël malgré tout incarne certaines valeurs, avatar d’un esprit de joie, de fêtes, de récompenses pour les enfants sages.
Naturellement dérouté de son esprit bon enfant pour servir le dieu capitalisme, reste que le Père Noël continue d’exister sur divers médias à travers le monde.
Et comment pourrait on croire que le Père Noël n’existe pas alors qu’il est dès novembre à tous les coins de rues ?
Comme une star de cinéma, l’incarna, la persona du Père Noël, sous ses déguisements divers et ses formes diverses, existe bel et bien, solidement ancré par le soft power américain dans une forme rouge et blanche et barbe.
Mème ultime, il existe bien plus que bon nombre d’entre nous, son existence étant tout bonnement planétaire
Dans notre société de multimédia interconnectée, dire que le Père Noël n’existe pas reste une énormité. Certes il n’existe pas sous la forme naturelle de sa définition de la réalité en tant que livreur amazon surnaturellement surhumain mais bien en temps que concept, mème, véhicule d’une terrible force émotionnelle, commerciale et traditionnelle… même légendaire, ayant un impact planétaire. Pas mal pour quelqu’un qui n’existe pas.
Alors lorsque vous croiserez tonton Fred avec son gros bide et sa fausse barbe, voyez comme pour un acteur au delà de la simple personne physique, voyez l’incarnation d’un concept, et prenez le bon coté de la chose, le rêve et la magie de la jeunesse, les réunions heureuses de familles, le plaisir de faire plaisir. C’est peut être gnangnan mais l’esprit de Noël reste toujours malgré tout attaché au concept du Père Noël. Et c’est à la société qui transmet les mèmes et les change, de faire vivre les bonnes valeurs qui y sont attachés. Et donc à nous, petites particules imparfaites de la société, de changer cela à notre faible cellule familiale.

Sur ce, joyeux Noël à tous, quelque soit les raisons pour lesquelles vous le fêtez...ou pas.
 


mardi 24 décembre 2013

Paintbox (ou suite de réflexion sur le désir de possession)

Suite à mon post précédent, j'ai vu un de ces petits gifs qui trainent sur le net, posté sur les réseaux sociaux.
"Achetez  les tableaux  aux peintres de leur vivant. Après vous n'aurez plus les moyens et eux n'en auront plus besoin. "( Pascal Lionnet)



Bien entendu, le bon sens de cette phrase doit frapper le tout à chacun.
Mais au delà de cela, je dois avouer que cela m'a fait rebondir sur la simple réflexion de pourquoi nous courons après des tableaux... allant jusqu'à payer des sommes énormes à ce but.
Car il faut bien voir que de nos jours, les tableaux des grands maitres sont facilement abordable en reproduction quelles soient en off set, papier poster ou véritable copie peinte.
Tout le monde peut s'extasier devant la vision d'une Oeuvre.

Alors qu'est ce qui nous pousse à avoir un original ?
On peut imaginer, qu'à l'instar d'une visite de musée, être en présence de l'original, admirer la technique et les coups de pinceaux qui ont amené cela, reste un motif très inspirant.(ce à quoi étrangement je préfère souvent dans les dédicaces que je demande de temps en temps, voir justement l'oeuvre se créer ex-nihilo. Je trouve cela plus fascinant souvent que le résultat fini et final... )
Mais on ne va pas se leurrer.
Ce qui compte c'est le coté unique de la peinture. Le fait que cette œuvre est la seule, l'unique. On détient une chose unique donc ultimement rare... Et donc à haute valeur marchande.
Je passerai sous silence que si je fais des dessins unique à la pelle , j'en vendrai aucun à priori comme quoi le coté unique ne suffit pas.
Il faut que la chose soit reconnue, de par sa qualité artistique, son auteur, les circonstances qui ont amené sa conception.
C'est bien là tout le drame de notre peintre et de sa citation. A part si il a la chance de se faire remarquer, d'avoir un accueil critique fort, qu'on l'encense ou qu'on parle de lui dans la presse ou sur le net, a moins de créer un buzz, ses œuvres n'intéresseront que des spéculateurs (avertis ou non), de la famille ou quelques personnes qui auront la chance d'être tombé sur ses œuvres, d'avoir été émues par ses peintures et d'avoir osé franchir le pas.
Alors bien sûr les grandes œuvres ont leurs attraits esthétiques et artistiques. Mais elles ont l'avantage d'avoir des copies existantes pour satisfaire les aficionados d'une dite-oeuvre.
Notre société a créé une culture de la valeur basée sur des critères de demande et d'offre, de rareté et de reconnaissance (critque ou publique).
Mais au final, l'intérêt n'est il pas seulement d'être touché et ému par une œuvre... Qu'elle soit unique ou pas, reproductible ou non et qu'elle devrait s'affranchir de ces questions de rareté et d'originalité ?

samedi 21 décembre 2013

Yours is no disgrace (ou l'auteur est il allé faire la queue pour un whooper au Burger King ?)

Lundi dernier, de repos, je vois sur les réseaux sociaux que le Burger King de Saint Lazare ouvrait avec une jour d'avance.
Je me suis demandé... Je ne suis pas loin, je pourrais faire un saut.
Mais  hummm ben non pas très faim sur le coup.
Du coté de St Laz vers 18H50, je me repose la question. Je craignais que la queue soit longue... Je rentre et je vois une photo d'un pote qui a tenté... Un autre qui a attendu  3 heures pour pouvoir poster une photo du précieux avec même la couronne qui va avec.






Et depuis ce jour, nombres de notes on été publiée sur ce (micro) phénomène.

Et de m'interroger évidemment sur le comportement de mes collègues de vie humains.
Car combien même cela fait longtemps que les personnes n'ont pas mangé de whooper, je reste ébahi par la volonté d'attendre des heures pour pouvoir déguster un hamburger (aussi bon soit il) qui s'avère de plus ne pas être une édition limitée. Un burger que l'on pourra déguster encore dans 4 mois.
 Ce n'est pas un objet en édition limitée qui oblige à devoir se lever tôt pour l'avoir sinon il n'y en aura plus, un concert où il faut être  au premier rang pour apercevoir sa star préférée.
Non ici il s'agit purement et simplement de satisfaire une envie de primauté. Comme avoir une playsation 4 le premier jour, voir un film en avant première.
Bien sûr, tout le monde argumentera qu'il veut profiter au plus vite de la chose convoitée.
Mais il y a je trouve toujours quelque chose de terriblement dérangeant dans cette pulsion de prééminence.
De faire avant le reste du monde et souvent de s'en gargariser même de façon discrète.
Quel est l'intérêt fondamental ? Voir un film avec deux jours de retard gachera t'il la vision et l'appréciation ?
Attendre quelques semaines pour avoir une nouvelle console vous empêchera t'il d'en profiter des jours et des nuits durant ?
Le sandwich sera moins bon dans un mois ?
Et combien reviendront faire 3 heures de queue dans une semaine ? Je ne suis pas certain que le coté 'premier à le faire'  tiendra encore longtemps... Peut être sera t'il compensé par un effet de mode qui poussera les gens à faire ce qui a poussé tant d'autres à endurer des heures d'attente folle pour cela.
Mais pourquoi au final ? Pourquoi ce besoin de faire avant les autres? De ne pas attendre malgré tout (le prix, le sommeil, le travail, la famille) pour avoir une chose (quitte des fois à la payer plus cher... c'est le principe du livre grand format).
J'ai peur encore d'y voir l'envie d'une société de consommation où il ne faut pas uniquement faire mais faire vite, de suite, au plus vite. Faire sans forcément vouloir profiter simplement des choses et se laisser dévorer par des envies, des pulsions qui lorsque l'on y regarde bien n'ont rien de justifiées (Mais qui à besoin de faire 3 heures de queue pour un hamburger... fondamentalement !)
Nous sommes tous plus ou moins atteint par ce genre de pulsions et ce n'est que certes humain mais ne devrions nous pas essayer de garder un peu de raison, de ne pas se laisser entrainer par des passions qui, sans être destructrices sont irraisonnée et dommageable pour la qualité de perception et de jouissance des choses ? Pourquoi ne pas profiter des choses juste pour ce qu'elles sont et pas aussi parce qu'on le fera avant les autres ? Quel intérêt de se créer des besoins  de compétition pour avoir les choses avant et non simplement les avoir et en profiter pour ce la chose apporte à sa personne sans se soucier de la perception de la société extérieure ?
And it makes me wonder....

lundi 9 décembre 2013

The man who sold himself ( ou certaines choses n'ont pas de prix)



Hier je suis allé voir le groupe constitué (dans sa force créative) de O5ric un bassiste – guitariste de Montréal (avec l’accent) et de Gavin Harrison, batteur de Porcupine tree (et qui a taté de King Crimson aussi tant qu’a faire).
Un groupe joint d’un second guitariste et d’un bassiste (O5ric prenant le chant et la guitare).
Batofar plutôt assez rempli, ce qui est assez étonnant pour un groupe à 3 albums et somme toute assez confidentiel.
Deux écrans sur les cotés rediffusent les images d’une caméra placée au dessus du batteur.
Si le show était très bien et la musique sympathique, il y a une chose qui m’a profondément touché dans ce concert.
Je n’aime pas souvent parler trop de moi mais j’ai besoin de raconter ce que j’ai vécu.
Je regardais le magnifique jeu de Gavin Harrison et j’aurai voulu que mon père soit là car je sais qu’il aurait été admiratif.
Mon père est un batteur ‘amateur’ et fan de jazz. La rythmique de Gavin, ses jetés et frappes sont de toute beauté et ça aurait définitivement plus à mon père.
Alors certes il est toujours présent parmi nous mais il a été frappé depuis quelques années d’un mal venu de nulle part qui l’a rendu complètement sourd. Malgré un appareillage et de l’eau de Lourdes, il ne peut plus écouter de la musique.
J’aurais voulu qu’il soit là avec moi, ne serait-ce que pour voir le jeu de ce batteur mais  je sais aussi que ça aurait été frustrant de ne pas pouvoir entendre l’incroyable musicalité de son travail d’orfèvre.
 Je ne m’entendrai pas sur les conséquences de la surdité de mon père. En tout cas pas aujourd’hui ou ici.
Au-delà de la beauté du jeu, j’aurais voulu pouvoir partager ce moment avec mon père et je sais que même si le groupe repasse, même si mon père peut voir des vidéos sur Internet, il ne pourra pas profiter entièrement de ce moment. Mon esprit fut empreint d’un moment terrible de tristesse mélangé à la beauté de l’Art en action et des larmes ont roulé sur mes joues.
Tant de moments à saisir et à profiter et des fois hélas, il est tard et trop tard pour en profiter pleinement.
Je suis heureux d’être allé voir ce groupe, heureux d’avoir pu admirer un superbe show avec un batteur d’une grande virtuosité. Et je serais content d’en parler à mon père et de lui montrer des vidéos.
J’ai eu la chance de pouvoir au moins partager un de ces moments avec lui avant sa perte d’audition, pour un autre batteur d’exception : Christian Vander et Magma.
Tant d’opportunités et si peu de chance d’en profiter. Ce n’est pas nouveau, ce n’est pas la révélation du siècle mais il est toujours bon de se le rappeler de temps en temps. 
Delenda Carthago.



vendredi 6 décembre 2013

Asimbonanga : Au revoir Madiba.

23H00.

Je m’apprête à me coucher après une journée qui avait mal commencé mais qui se terminait pas si mal au final.
J'écoute les infos et la première phrase me réveille nette.
Nelson Mandela est mort.
Une heure plus tard je peine encore à trouver le sommeil.

4H33
Je me réveille encore, impossible de me rendormir. Je remets la radio doucement pour tenter de me rendormir.
Sa vie repasse lentement, la lutte pacifique puis armée. Puis la prison, les années de détresse et l’homme qui en ressort, qui réunit l'une des nations les plus symboliquement divisées de ma jeunesse , que j'ai connu comme lui par des chansons, des films, les informations.
Johnny Clegg, Invictus, Goodbye Bafana, Mandela day....

Dans la semi conscience de mon sommeil troublé, j'ai pleuré.
Oui je ne te connaissais pas Madiba, tout autant que nombres de personnes qui ont suivi de loin ton action.
Oui il peut paraître stupide de pleurer quelqu'un que l'on n'a pas connu.
Mais je ne peux pas m'empêcher de penser que ce monde vient de perdre l'une de ses lumières les plus brillantes.
Nous savions que ton temps était compté, surtout depuis cette infection pulmonaire mais ta disparition reste un choc.
Dans un monde rempli de cynisme, de conflits , de haine et de revanche, nous perdons encore une figure majeure.
On dit que le monde tient sur l'existence de 32 justes à travers le monde.
J'espère , comme Gandhi l'avait fait avant lui pour toi, que tu deviendras un exemple pour quelqu'un quelque part qui s'élèvera et élèvera l'humanité (et la politique) vers de nouveaux horizons de paix , de tolérance et de vie en commun dans le respect.
En attendant, le monde vient de perdre un peu de sa lumière et de sa joie.

Merci Madiba.


lundi 25 novembre 2013

Lay me down



Another day in the life. Après un vendredi épique fait de bon son, de bières passables et de nouvelles rencontres, après un samedi difficile  où chaque jour vieillit d’autant plus ce corps qui se fatigue de plus en plus vite. Se requinquer à grand coup de coca et de pizza, comater en regardant guy de maupassant et un amour de chez Swan.
Ne pas arriver à sortir le soir et craquer devant Nuevo cinema paradisio, superbe histoire d’Amour (du cinéma et un petit peu d’un couple). La version longue donne toute sa puissance à se récit initiatique d’un garçon amoureux de cinéma qui réalisera sa vie tout en faisant des sacrifice (consenti ou non). Pas original sur le développement malgré quelques jolies surprises mais diablement efficace et très bien ficelé. Quel plaisir de se faire surprendre par un
Et malgré des heures raccourcies de sommeil, malgré le froid et la chaleur au combien attirante de la couette, décider de se bouger un peu et sortir.
S’habiller chaudement et partir vers le soleil brillant au dessus d’un Paris encore assoupi.
Faire brûler les poumons et les cuisses au son d’une chorale espagnole improvisée.
Revenir, se doucher et cavaler pour aller voir le film de fin du monde bobo-hipster par excellence (4H44 d’Abel Ferrara donc… Sérieux, écrivain- peintre, appartement new-york avec ascenseur et livraison à domicile, Campbell et le Dalaï Lama, la couche d’ozone… come on…) avec toujours cet horrible fondu au blanc qui semble être au film de fin du monde ce que à la scène de l’aéroport est à la comédie romantique. Ça va être dur d’y couper je crois…
Et après si peu de temps et tant de choses à faire… repasser, trier, répondre, avancer et finir sur un Lautner parce que bon, il fallait quand même. Bébel et le Chin Maï de Morricone.
Encore des Journées remplies et qui passe vite, trop vite. Et pourtant je me sens vidé, voir vide. Déprime pré noël ou post changement horaire, j’ai du mal à me concentrer et à me motiver pour faire, bouger.
Une chape de froid virtuel, probablement la diminution de la luminosité, semble recouvrir mon être et me prendre dans ses bras pour me lover dans une douce et chaleureuse entropie. Là où personne ne viendra se préoccuper de moi. Si difficile de garder les yeux ouverts et de lutter. Lutter alors qu’il est plus facile de rester immobile, au chaud, loin des soucis, du fracas de la réalité de la vie. Fermer ses yeux et s’endormir.

dimanche 27 octobre 2013

A new day ( où l'auteur raconte une de ses journées)

Egotrip sur le titre du groupe australien Karnivool, très belle découverte un jeudi soir dans une salle bondée et acquise au groupe dont la voix était malheureusement sous mixée.
Trois concerts d'affilée, ce qui m'a permis, non seulement de revoir des gens que je n'avais pas vu depuis quelques mois voir quelques dizaines d'années, mais aussi de profiter de purs moments de rock et d'ambiance.
Car au final c'est bien aussi l'addition (comme dans les matchs de catch) du public de sa façon d'interargir qui fait aussi la réussite d'un concert, quelque soit la musique, la prouesse technique des musiciens ou la présence ou le sourire du chanteur ou de la chanteuse (quoi que...).




Traverser Paris qui passe dans ce mode nocturne qui , parait il , est tout mort et s'endort. Passer voir des amis, prendre des nouvelles de gens qui ne vont pas bien, croiser d'autres gens, partager et donner des nouvelles. Avoir le plaisir de pouvoir féliciter des gens pour leur bonheur.
Reprendre le métro et rentrer en se disant qu'il faudra écrire tout cela en évitant de faire des phrases à la BHL sans verbe ou alors juste avec des infinitifs.


Au matin du samedi , j'enfile mes chaussures et je pars faire fonctionner ce corps qui vieillit seconde après secondes pour tenter d'en profiter au maximum.
Je grimpe le long de Lamarck et je retrouve mes escaliers. Je croise une nonne et je descend en petites foulées.
Un vent délicatement chaud se lève et secoue la voûte verte et jaune qui me recouvre.
Je remonte en piétinant les feuilles jaunies qui tombent au ralenti sous le vent tandis que dans mes oreilles the Boxer Rebellion  répète sans cesse des non histoires d'amour et qu'il ne faut pas être aimer.

L'après midi, je file à la cinémathèque voir un film de ce cinéaste que j'apprécie de plus en plus au fil des films que je découvre. Le très touchant et si optimiste malgré tout Les nuits de Cabiria de Fellini (so Fellini).
Tendresse et magnifique personnage de prostituée campée par Giulietta Masina.

Et le soir, revoir le plus beau sourire de ce côté de l'univers pour un show très rock et qui démontre encore que la réussite n'est pas que dans la prestation purement scénique mais bien dans la réception et donc dans l'échange qui existe ente les gens, même si cela semble des fois si facile et factice.
Anneke se prête au jeu des photos, des signatures avec un talent et une patience qui ne peut pas ne pas être sincère (ou alors chapeau ).



Et on ne s'y trompe pas. Au delà du talent, du travail, des prouesses, du songwriting, la prestation live reste un moment privilégié où l'artiste entre en communion avec son public, où chacun comme dans un couple donne ce qu'il a à donner de bonne grâce, joue le jeu qu'il faut jouer afin qu'au final tout le monde reparte dans la nuit se coucher dans l'expectative que le nouveau jour qui se lèvera sera aussi bon, et s'endormir avec sur son visage le plus beau sourire de ce côté de l'univers.

http://www.karnivool.com.au/latest
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Nuits_de_Cabiria
http://www.annekevangiersbergen.com/

mardi 15 octobre 2013

RAT RACE (où comment se nourrir en métropole parisienne)





Un des nouveaux sports inter urbain qui s’est développé depuis quelques années est l’attente de sortie de poubelles de supérette et supermarché.

Dans une évidente pulsion écologique dans le but de limiter le gaspillage, des dizaines de personnes attendent patiemment l’heure où, juste avant que les gigantesques camions poubelles ne passent, les dits magasins sortent leurs immenses containers remplis de déchets.
Uniquement de déchets ? Que nenni. Dans les vastes bacs de plastique rigide au couvercle de couleur se trouve souvent des produits de consommation dont la date limite de péremption  approche à grand pas.

En se souvenant bien que cette date de péremption a deux grand cas. Le « a consommer avant » qui est valable pour les produits souvent frais et qui fait qu’il vaut mieux effectivement éviter de consommer les dits produits après la fatidique deadline
Et il y a le «  à consommer de préférence avant » indiquant la date avant laquelle le produit, ben ça serait bien de la consommer, non pas qu’il soit fondamentalement nocif pour la santé mais surtout qu’il risque de ne plus pouvoir vous apporter le maximum de sa capacité. Le thé perdra de son arôme, le chocolat sera moins bon etc etc. 

Et tous les types de biens de consommation approchant la date limite finisse donc dans ces bennes qu’attendent avidement les rats.
Je les appelle – peut être méchamment- des rats car forcément ça me fait penser à cela.
Il y a pourtant du vautour à la base lorsqu’on les voit assis en face ou à coté de la porte, attendant tels des fauves affamés  des martyrs dans l’arène.
Et il y a de tout, des roumains, des gens un peu mal fringué, j’avais même une voisine  qui habitait mon immeuble (un loyer loi 48 or something) qui aurait donné de l’eau au moulin des personnes qui gueulent contre les assistés sociaux.
Alors comme  tant de fois, je ne peux m’empêcher de savourer toute l’ironie d’une dichotomie entre le coté révoltant de voir des gens chercher de la nourriture dans des bennes à ordre, couplé à un sentiment de profit facile par des gens qui clairement ne sont pas non plus des sans domicile fixes et le gaspillage  de nourriture encore bonne qui se retrouve récupérer et utilisée à bonne escient (enfin j’espère bien qu’il n’y a pas revente mais juste consommation  dans le cas des produits alimentaires).

D’aucun se poserait la question de notre société de surconsommation qui produit et produit tout et n’importe quoi en quantité astronomique, créant un gâchis certain.
De l’autre l’esprit indomptable de survie de l’être humain qui joue et profite du système, continuant perpétuellement de donner raison au darwinisme car même en bas de l’échelle, il faut se lever tôt et être organisé afin d’arriver à pourvoir profiter des bennes et aubaines et ne pas se retrouver le bec dans l’eau car même chez les rats, la compétition est rude et il faut être prêt et argumenter si l’on veut recevoir une part du gâteau.
Alors être un rat, utiliser tout pour sa survie, est-ce si dégradant, et si le souci ne venait pas aussi d’un mode de vie qu’il faudrait rectifier ?