mardi 11 février 2014

Le jeu de l'affiche : devious maids




Alors je tiens à préciser que là encore même si le premier épisode a été diffusé je n’ai rien vu ni entendu de cette série.
Alors que nous raconte cette affiche ?



L’ensemble de l’affiche et le titre forcément nous renvoie à l’imagerie d’une précédente  série, desperate housewives.
 Et pour cause l’en-tête nous précise bien qu’il s’agit bien de la nouvelle série événement (ben oui on va pas vous dire que la série est pourrie et ne vaut pas le coup bien entendu)
Ensuite vient le titre.
DEVIOUS MAIDS (bonnes à tout faire… Malicieuses ? Vicieuses ? Fourbes ? Un peu entre les deux)
Suivi de la tagline pourrie ‘elle ne vous ménageront pas’ hahahahaha.
Donc nous allons avoir affaire à des bonnes qui apparemment seront  pas piquées des hannetons et ne vont pas hésiter a taper dans leurs employeurs et leur entourage.
On reconnaît  dans le titre le coté occupation avec adjectif (ici point de femmes à la maison désespérées)

Ensuite la photo.

Bon et là ça change tout
Sur un fond de mur blanc avec trois marches nous avons 5 bonnasses en robes noires de soirée et talons aiguilles, cheveux impeccables, métisses plus ou moins pour la plupart.
Pas vraiment l’archétype de la femme de ménage (à part à Hollywood et dans les films pour adultes.)
Elles tiennent pour la plupart des accessoires de ménage (plumeau, seau, balai)
Bon soyons honnêtes, la crédibilité de ces filles d’êtres femmes de ménage est sérieusement entamée... Même dans un hôtel de luxe je doute qu’elles ressemblent à ça et que l’uniforme officiel soit la robe de soirée noire - talons.
Alors où donc pourrions-nous trouver des maids qui s’habillent comme ça ? (au boulot ou sur leur temps libre). Il faut un employeur bien riche, un endroit bien plus tape à l’œil et moins strict que la côte Est… Forte chance donc qu’on se retrouve encore plutôt côte Ouest, et pas chez les bouzeux texans. On sent la Californie, Hollywood, Berverly hills , ce genre de coin huppé, friqué, tape à l’œil.
Là encore ça devrait être jouable.
Les accessoires nous donnent quelques indices, l’une d’entre elle a une serpillière qui est couverte de sang. Il va donc y avoir du sang mais couverts et nettoyés par nos bonnasses à tous faire ? Vont-elles le répandre elles-mêmes ? Seraient-elles en fait des tueuses à gages en couverture ?
Difficile à savoir.
Les actrices ont plus ou moins des poses différentes. L’une porte effectivement son balais comme une M60 sur l’épaule, pour un aspect très combatif, très GI Joe.
La centrale (personnage principal ?) est la seule de coté, pied sur le seau renversé, la pogne solidement accrochée au manche de sa serpillière qu’elle tient comme une épée ou un couteau.

Tout cela avec du rouge et du noir, classe et sang, sexe et agressivité étalée.

Donc au final nous allons probablement avoir une resucée de DH version bonnasses à tout faire vicieuses et fourbes qui vont farfouiller et vampiriser leurs employeurs pour satisfaire leurs rêves d’être à leur place… prêtes à plein de choses y compris au meurtre peut être ?




samedi 8 février 2014

Desolation rose (ou amour et haine autour de Blanche)

Remontant la rue vers la célèbre place au moulin rouge, j'aperçois un couple qui s'engueule. elle avance, il la rejoint,  elle s’arrête, il l'attrape par le bras. Elle hurle se débat, reprends sa marche.
Je débranche l'Ipod et je me rapproche. Le ton est fort. Avant que j'ai le temps d'arriver, elle repart en ma direction lui dans l'autre. Elle s’accroupit dans un porche et sort son téléphone :
-ça va aller  ?

-oui , oui.

Je recommence à avancer de quelques pas lorsqu'il fait demi tour et se redirige vers elle.
Je me retourne et regarde. encore des cris, il tente de la relever. Elle se lève et se débat en avançant et en racontant à son contact que c'est encore la même chose..
Ils me dépassent; Arrivés à la place il lui plaque sa main contre le visage et la repousse violemment.
Je m' interpose avec d'autres gens. Rien ne justifie cette violence.
Il semble ne pas comprendre.. peut être ce qui me fera le plus peur ce soir là.
Sur la place elle tente de fuir, il la rattrape, enserre son maigre cou de sa main, elle le traite de pédé. Elle n'est qu'une sale pute. Elle dit qu'elle ne veut pas être touchée et qu'elle ne pourra pourtant jamais l'oublier.
Il ne veut plus la voir et pourtant continue de la suivre.
Je reste entre deux voies à regarder si ses gestes sont encore au delà des limites.
Elle cherche un taxi., elle lui frappe le bras, elle s'enfuit.
Le couple  va et vient, et danse , rapide et lent, mélange subtile d'Amour et de Haine.
Ils vont et viennent sur la place, mélange de violence légère physique et verbale.

Elle finira par monter dans un taxi qui, avec un peu de mal le laissera seul sur la place.
Il dégainera son portable dans la foulée;

Je repars quelque peu rassuré.

Pour cette nuit.

mardi 4 février 2014

Alpha Omega - Journée mondiale contre le Cancer.





Elle fronce un sourcil, anxieuse.
Torse nue devant le miroir, elle ausculte sa poitrine. Ses doigts parcourent la peau souple,  palpant avec une certaine frénésie les courbes de son sein gauche.
Ils s’attardent sur un point. Elle masse en profondeur de son pouce la zone.
La boule qu’elle sent à l’intérieur fait écho à celle qui vient de se former au niveau de sa gorge. Son souffle se fait court. L’émotion la surprend et son regard devient embué.
Elle se précipitera dans ses bras à peine sorti du lit. En lui caressant ses cheveux, il lui susurra que tout ira  bien.
Il allumera le pc à la recherche d’une adresse d’un centre pour mammographie.


Elle regarde sa tante dormir paisiblement. Elle a été sa mère pendant de longues années, elle sait qu’elle héritera de la maison lorsque la douleur sera partie. Mais elle s’en fout. Elle contemple ce visage fatigué, dépourvu de cheveux, qui est si amaigri.
Elle voit toujours ce visage radieux, ce grand sourire avec cette rangée parfaite de dents blanche, la permanente aux cheveux d’albâtre.
Elle sert sa main, essayant de ne pas trop l’écraser sous la force de son amour… Elle est si faible et fragile.
Elle sent une légère  - oh combien légère – pression dans la paume de sa main. Elle s’essuie  frénétiquement les yeux afin de chasser les larmes qui lui brouillent la vue.
Est-ce bien un battement de paupières ?  Les lèvres desséchées se mettent en mouvement  lentement. Elle se penche vers sa bouche et colle son oreille tout près.
Elle caresse longuement le crâne dégarni avant de l’embrasser.
Quelques jours après elle sera transférée à l’hôpital et au milieu d’une nuit, l’appel résonnera funestement dans la maison, réveil cauchemardesque pour l’annonce d’une longue nuit sans rêve pour elle.

Monsieur, c’est la prostate. Nous pouvons traiter très rapidement  à ce stade et les chances d’un rétablissement complet sont très bonnes. Il sera nécessaire bien sûr de suivre un traitement drastique et déplaisant mais la survie est à ce prix.
Ouais et déplaisant est le moindre mot pour le décrire mais oui, la survie est à ce prix.
Il ne veut pas faire partie de cette liste de noms barrés dans un  calepin d’adresses.
Il ne fera pas partie des petites annonces dans les colonnes des obituaires où l’on dira qu’il est décédé d’une de ces longues maladies… Comme si ne pas la nommer amoindrissait la peine, la douleur des traitements, de la perte de tout son être, sa virilité, ses cheveux, de tout ce travail qu’il n’a pas encore pu accomplir. Son corps ne le trahira pas. Il va lutter et il surmontera cette épreuve.
Et il le fit.

On dit que c’est héréditaire et que ça court dans la famille. Telle sœur, telle sœur.
Insidieusement, elle attend son heure et frappe. La maladie. Oh elle se dit dans ses derniers instants qu’elle a eu une belle et longue vie. Des enfants qui prospèrent et qui ont engendrés eux - mêmes de beaux enfants.
Elle espère seulement qu’ils feront attention à eux.  Car ce qui la ronge est soumis à des prédispositions génétiques. Sa sœur déjà a été emportée. Ils devront faire attention, surveiller de près ces signes. On ne sait pas vraiment comment on l’attrape ou comment ça se déclenche. On connaît surtout les facteurs qui augmentent les risques et les symptômes. Faites attention mes enfants. Faites attention aux signes avant-coureurs afin d’essayer de prendre la maladie de court.

Avec sa boule à zéro, il a souvent été la risée de ses camarades. Pourtant la maîtresse avait bien expliqué que le traitement attaquait les cellules à développement rapides… celles méchantes qui  essayent de se grandir et de se multiplier dans son corps… comme les cellules des cheveux. C’est pour ça que ça tombe beaucoup.
Mais après X-men, tout le monde trouve ça cool parce qu’il peut faire le professeur X à la récré.

Ils étaient à deux doigts de partir en week-end lorsque le téléphone sonna. C’était un ami. Il leur raconta le dîner de la veille. Il s’est levé, on a cru qu’il avait un malaise.
Il s’est effondré. Il a vomi avant de perdre connaissance. Il a été emmené d’urgence à l’hôpital. Leucémie fulgurante. Il est décédé dans la nuit. Ils partirent en promettant d’appeler sa veuve.
Entourée par sa famille les jours qui suivaient, le plus dur reste la perspective de ces futurs petits déjeuners où ils discutaient de l’état du monde ou du temps, face à cette chaise dorénavant vide.

L’auteur regarde le vieil album usé lecture après lecture. Une piéta entourée de super héros.
L’une de ses premières lectures, l’une des plus émouvantes. Comme quoi même un super héros peut mourir. Toutes les batailles ne peuvent pas être gagnées.
Et ce n’est pas un plan diabolique, une mort instrumentalisée par une quelconque force surnaturelle ou machiavélique qui vient à bout de ce capitaine merveilleux.
Certains l’appelent The blackend ou the inner decay. Les habitants de la terre l’appellent le cancer.