(merci à Jean-marie pour l’anecdote qui a servi de base à ce
petit récit de Noël)
« De toute façon le Père Noël il existe pas ! »
C’est avec cette phrase assassine que je me suis fais spoiler
tout les cliffhangers de Noël des saisons à venir.
Je ne sais plus forcément qui, quand et où mais le résultat était là.
Je ne sais plus forcément qui, quand et où mais le résultat était là.
Depuis j’ai du mal à me souvenir d’un temps où je croyais à
l’existence de ce Père Noël aux couleurs d’une fameuse marque de soda.
Est-ce qu’on quitte un peu l’enfance dès que la bulle
mystique est percée ? Quoi qu’il en soit, le jeu changeait. D’un simple
réveil merveilleux frappé de magie, Noël devenait un jeu de pistes.
Mon passe temps favori consistait à farfouiller dans la
maison afin de trouver où mes parents avaient tenté de camoufler avec de plus
en plus de ténacité au fil des années, les futurs cadeaux. Cadeaux qui ne manquaient
pas de décevoir non pas par leur nature mais par le fait que la surprise était
percée.
De la magie, nous passions au mystère et à la recherche. Le
résultat de ce changement de style dans la saison m’a fait développer une
aversion terrible pour la surprise et notamment les cadeaux surprise.
Il faut bien avouer qu’en excellent comédien chevronné, je camoufle
l’effet de déception et de surprise avec une maestria telle que j’aurais pu
probablement paraître heureux, voir extatique de découvrir ma compagne au lit avec un alien
hermaphrodite votant républicain.
Toute cette méthodologie de recherche, de logique de
camouflage et de jeu de cache-cache m’a effectivement rendu allergique aux
cadeaux surprises, m’obligeant ostensiblement à refuser de fêter Noël pour
éviter les drames personnels.
J’en arrivai après quelques années passées légalement dans
l’âge adulte à esquiver simplement les fêtes de Noël.
Pas de cadeaux, pas de mauvaises surprises, et donc hélas, pas d’oscars pour le meilleurs
second rôle. C’est terrible de gâcher un cadeau par une horrible (mais hélas
ressentie) déception. Alternativement il est très dur aussi de me surprendre
sur la nature d’un cadeau. Donc en fait ne me faites pas de cadeaux. Même si
vous arriveriez à me surprendre par un cadeau, je serai capable d’avoir pris
ça tel Sherlock Holmes comme un terrible échec de mes pouvoirs de déduction…
Terrible traumatisme de Noël.
Et pourtant cette année, je me suis penché sur ce bonhomme
rouge que la tradition et le capitalisme rampant vous oblige plus ou moins à
faire vivre et bouger tel une marionnette, pour qu’au final les pauvres enfants
soient frappés par l’une de ces phrases assassines qui ne manqueront pas de
sortir en cour de récré ou par la bouche vengeresse d’un grand frère ou d’une
grande sœur excédé(e).
Et comme un petit enfant l’eut fait remarqué pourtant le Père
Noël il existe. Y en a même plein partout.
A la télé (et si c’est à la télé c‘est que ça existe !)
Dans les magazines,
les magasins, au cinéma.
Hey même tonton Fred avec son gros bide et sa fausse barbe,
c’est un père noël.
Toute est une question de perspective et d’angle.
Certes l’entité métaphysique à la journée la plus musclée en
terme d’horaires du monde, n’existe (probablement) pas.
Mais il reste présent dans notre société sous différentes
formes. Mème avant l’heure, le Père Noël malgré tout incarne certaines valeurs,
avatar d’un esprit de joie, de fêtes, de récompenses pour les enfants sages.
Naturellement dérouté de son esprit bon enfant pour servir
le dieu capitalisme, reste que le Père Noël continue d’exister sur divers médias
à travers le monde.
Et comment pourrait on croire que le Père Noël n’existe pas alors qu’il est dès novembre à tous les coins de rues ?
Et comment pourrait on croire que le Père Noël n’existe pas alors qu’il est dès novembre à tous les coins de rues ?
Comme une star de cinéma, l’incarna, la persona du Père Noël,
sous ses déguisements divers et ses formes diverses, existe bel et bien,
solidement ancré par le soft power américain dans une forme rouge et blanche et
barbe.
Mème ultime, il existe bien plus que bon nombre d’entre nous,
son existence étant tout bonnement planétaire
Dans notre société de multimédia interconnectée, dire que le
Père Noël n’existe pas reste une énormité. Certes il n’existe pas sous la forme
naturelle de sa définition de la réalité en tant que livreur amazon
surnaturellement surhumain mais bien en temps que concept, mème, véhicule d’une
terrible force émotionnelle, commerciale et traditionnelle… même légendaire,
ayant un impact planétaire. Pas mal pour quelqu’un qui n’existe pas.
Alors lorsque vous croiserez tonton Fred avec son gros bide
et sa fausse barbe, voyez comme pour un acteur au delà de la simple personne
physique, voyez l’incarnation d’un concept, et prenez le bon coté de la chose,
le rêve et la magie de la jeunesse, les réunions heureuses de familles, le
plaisir de faire plaisir. C’est peut être gnangnan mais l’esprit de Noël reste
toujours malgré tout attaché au concept du Père Noël. Et c’est à la société qui
transmet les mèmes et les change, de faire vivre les bonnes valeurs qui y sont
attachés. Et donc à nous, petites particules imparfaites de la société, de
changer cela à notre faible cellule familiale.
Sur ce, joyeux Noël à tous, quelque soit les raisons pour lesquelles vous le fêtez...ou pas.
Sur ce, joyeux Noël à tous, quelque soit les raisons pour lesquelles vous le fêtez...ou pas.
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