L'une des choses qui me chagrine de nos jours est cette tendance qu'on les médias d'informations de traiter la dite information comme un produit de consommation tel que TF1 pourrait le proposer.
La mort (à priori accidentelle à la vue des divers témoignages et images ayant filtrées) de 3 champions sportifs (et de 5 techniciens de télé-réalité.... et accessoirement deux pilotes argentin) déchaine les passions des médias depuis le début de la semaine dernière.
Alors établissons bien que chaque mort est tragique et que chaque personne est plus ou moins touché de part la proximité que l'on a avec une personne. Si votre voisin meurt ça vous touchera plus que le petit enfant africain au Rwanda, quand bien même vous ne connaitriez pas votre voisin.
Alors que cela fait quelques ours que l'on reparle de cet accident et de ses trois principales victimes, peu de temps auparavant un français de 30 ans a été tué par balles dans un attentat à Bamako.
On est loin de Charlie Hebdo, la personne décédée est probablement une victime collatérale.
Mais il n'en reste pas loin que nous avons une victime du terrorisme qui a ébranlé notre pays en Janvier.
Et c'est là que le bât blesse.
Notre système d'information instaure forcément une échelle de priorité dans les informations.
Ici pendant une semaine nous avons eu des headlines sur le crash de l'hélicoptère, les sportifs morts... Et oui la question n'est pas de savoir si c'est tragique, si ça nous touche ou non. A chacun d'être touché.
Mais ceci me pose de nombreuses questions.
La première m'avait déjà frappé il y a quelques années.
Ouverture des JO de Pékin.
Du temps où je regardai encore la télévision, tout les JT publics ouvraient sur au minimum 15 minutes de reportage sur la cérémonie d'ouverture.
Des défilés, du spectacle (et je vous passe le silence politiquement correcte vis à vis des Droits de l'Homme et du Tibet) etc etc...
Et après tout cela, on vous parlait des tanks russes qui envahissaient l'Ukraine.
J'ai la faiblesse de croire que s'il s'agissait de l'invasion de la France par la Belgique, on aurait fait sauter les gros titres.
Et seul un JT sur 7 a fait passer cet évènement devant les JO.
Alors depuis quand les informations sont devenues des pains et de jeux, je me le demande ?
J'ai la faiblesse de croire que les médias d'information (et je surligne bien ce mot, que TF1 fasse du décérébré, c'est leur choix économique), devraient avoir un code de déontologie, un code moral qui fait que certes des choix seront toujours à faire, mais qu'il y ait une hiérarchisation un peu moins basée sur le spectacle, quand bien même ça serait plus sexy.
Car quand on fait de l'information, on est la pour ...ben donner des faits que les gens ne vont pas aller chercher.
Quand on veut du divertissement , le téléspectateur (ou l'homme) sait où le trouver.
Là c'est du rôle et de la responsabilité des Médias de nous éduquer sur la réalité du Monde.
Alors oui bien sûr ici coule l'encre de ma vision qui ne vaut que les éléments que je crois importants.
Mais on en revient à nos hélicos.
Au delà de la tragédie des pertes humaines, je m'étonne effectivement que l'on puisse parler pendant une semaine d'un accident (à la vue des premiers éléments de l'enquête) qui a couté la vie à 8 personnes par rapport à des menaces d'attentats, des enlèvements et des assassinats.
Car ce cas soulève aussi cet autre reflet de l'affaire qui est celui de la célébrité.... Si l'hélico était un crash de quelconques participants on aurait eu 1 ou 2 jours max de blabla.... mais cela sera un autre post je pense.
La première interrogation est effectivement de savoir pourquoi les médias semblent avoir une hiérarchisation d'information basée sur le spectaculaire et le proche plutôt que sur l'inconnu, le lointain....
Bien sûr, on en revient toujours au même problème, je ne suis pas dupe. Rentabilité, pognon , espace publicitaire.
Il faut attirer le compatriote et devoir faire mieux que ceux-de-chez-Schmidt-en-face.
Et ça en dépit de tout.
Pas d'effort pour sensibiliser les gens aux problèmes, il ne faut pas les tanner d'informations avec leur attention mnésique de quelques minutes.
Tout défile à vitesse grand V et l'on ne s'arrête que sur le rêve et la facilité. Sur les icônes que les gens regardent et qu'on leur force à regarder.
Même les médias de service public se laissent entrainer dans la facilité d'une société de consommation de spectacle.
Pourquoi des centaines de morts en voitures par jour restent anonymes alors que lorsque Coluche se plante en moto, ce sont des gros titres sur des jours ?
Et surtout pourquoi continuer à en rajouter ?
Pourquoi continuer dans le voyeurisme et dans les hommages à profusion ?
C'est vrai que l'on ne peut pas mettre tout le monde au même niveau.
Qu'on ne pourra pas parler de tout le monde.
Mais pourquoi parler plus de certains et aussi longtemps ? Et surtout pourquoi parler plus d'un boxeur ou d'une championne de natation que d'un pilote d'hélicoptère ou d'un caméraman ?
Il y a toujours un choix qui est fait, c'est certain mais pouvons nous honnêtement nous dire que c'est tout ce qui est de plus naturel et que nos Médias ne sont ils pas en train de nous créer des échelles de valeurs un peu bancales ?
Il existe cette citation attribuée à Staline qui dit : 'La mort d'une personne est une tragédie, la mort de millions est une statistique."
Ce n'est que trop vrai mais dorénavant un autre paramètre se met en place, celui de savoir Qui meurt...Et qui va en parler.
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