mardi 15 octobre 2013

RAT RACE (où comment se nourrir en métropole parisienne)





Un des nouveaux sports inter urbain qui s’est développé depuis quelques années est l’attente de sortie de poubelles de supérette et supermarché.

Dans une évidente pulsion écologique dans le but de limiter le gaspillage, des dizaines de personnes attendent patiemment l’heure où, juste avant que les gigantesques camions poubelles ne passent, les dits magasins sortent leurs immenses containers remplis de déchets.
Uniquement de déchets ? Que nenni. Dans les vastes bacs de plastique rigide au couvercle de couleur se trouve souvent des produits de consommation dont la date limite de péremption  approche à grand pas.

En se souvenant bien que cette date de péremption a deux grand cas. Le « a consommer avant » qui est valable pour les produits souvent frais et qui fait qu’il vaut mieux effectivement éviter de consommer les dits produits après la fatidique deadline
Et il y a le «  à consommer de préférence avant » indiquant la date avant laquelle le produit, ben ça serait bien de la consommer, non pas qu’il soit fondamentalement nocif pour la santé mais surtout qu’il risque de ne plus pouvoir vous apporter le maximum de sa capacité. Le thé perdra de son arôme, le chocolat sera moins bon etc etc. 

Et tous les types de biens de consommation approchant la date limite finisse donc dans ces bennes qu’attendent avidement les rats.
Je les appelle – peut être méchamment- des rats car forcément ça me fait penser à cela.
Il y a pourtant du vautour à la base lorsqu’on les voit assis en face ou à coté de la porte, attendant tels des fauves affamés  des martyrs dans l’arène.
Et il y a de tout, des roumains, des gens un peu mal fringué, j’avais même une voisine  qui habitait mon immeuble (un loyer loi 48 or something) qui aurait donné de l’eau au moulin des personnes qui gueulent contre les assistés sociaux.
Alors comme  tant de fois, je ne peux m’empêcher de savourer toute l’ironie d’une dichotomie entre le coté révoltant de voir des gens chercher de la nourriture dans des bennes à ordre, couplé à un sentiment de profit facile par des gens qui clairement ne sont pas non plus des sans domicile fixes et le gaspillage  de nourriture encore bonne qui se retrouve récupérer et utilisée à bonne escient (enfin j’espère bien qu’il n’y a pas revente mais juste consommation  dans le cas des produits alimentaires).

D’aucun se poserait la question de notre société de surconsommation qui produit et produit tout et n’importe quoi en quantité astronomique, créant un gâchis certain.
De l’autre l’esprit indomptable de survie de l’être humain qui joue et profite du système, continuant perpétuellement de donner raison au darwinisme car même en bas de l’échelle, il faut se lever tôt et être organisé afin d’arriver à pourvoir profiter des bennes et aubaines et ne pas se retrouver le bec dans l’eau car même chez les rats, la compétition est rude et il faut être prêt et argumenter si l’on veut recevoir une part du gâteau.
Alors être un rat, utiliser tout pour sa survie, est-ce si dégradant, et si le souci ne venait pas aussi d’un mode de vie qu’il faudrait rectifier ?


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