Un des nouveaux sports inter urbain qui s’est développé
depuis quelques années est l’attente de sortie de poubelles de supérette et
supermarché.
Dans une évidente pulsion écologique dans le but de limiter
le gaspillage, des dizaines de personnes attendent patiemment l’heure où, juste
avant que les gigantesques camions poubelles ne passent, les dits magasins
sortent leurs immenses containers remplis de déchets.
Uniquement de déchets ? Que nenni. Dans les vastes bacs
de plastique rigide au couvercle de couleur se trouve souvent des produits de
consommation dont la date limite de péremption
approche à grand pas.
En se souvenant bien que cette date de péremption a deux
grand cas. Le « a consommer avant » qui est valable pour les produits
souvent frais et qui fait qu’il vaut mieux effectivement éviter de consommer
les dits produits après la fatidique deadline
Et il y a le « à consommer de préférence avant »
indiquant la date avant laquelle le produit, ben ça serait bien de la
consommer, non pas qu’il soit fondamentalement nocif pour la santé mais surtout
qu’il risque de ne plus pouvoir vous apporter le maximum de sa capacité. Le thé
perdra de son arôme, le chocolat sera moins bon etc etc.
Et tous les types de biens de consommation approchant la
date limite finisse donc dans ces bennes qu’attendent avidement les rats.
Je les appelle – peut être méchamment- des rats car forcément ça me fait penser à cela.
Je les appelle – peut être méchamment- des rats car forcément ça me fait penser à cela.
Il y a pourtant du vautour à la base lorsqu’on les voit
assis en face ou à coté de la porte, attendant tels des fauves affamés des martyrs dans l’arène.
Et il y a de tout, des roumains, des gens un peu mal fringué,
j’avais même une voisine qui habitait
mon immeuble (un loyer loi 48 or something) qui aurait donné de l’eau au moulin des
personnes qui gueulent contre les assistés sociaux.
Alors comme tant de
fois, je ne peux m’empêcher de savourer toute l’ironie d’une dichotomie entre
le coté révoltant de voir des gens chercher de la nourriture dans des bennes à
ordre, couplé à un sentiment de profit facile par des gens qui clairement ne
sont pas non plus des sans domicile fixes et le gaspillage de nourriture encore bonne qui se retrouve
récupérer et utilisée à bonne escient (enfin j’espère bien qu’il n’y a pas
revente mais juste consommation dans le
cas des produits alimentaires).
D’aucun se poserait la question de notre société de
surconsommation qui produit et produit tout et n’importe quoi en quantité
astronomique, créant un gâchis certain.
De l’autre l’esprit indomptable de survie de l’être humain
qui joue et profite du système, continuant perpétuellement de donner raison au
darwinisme car même en bas de l’échelle, il faut se lever tôt et être organisé
afin d’arriver à pourvoir profiter des bennes et aubaines et ne pas se
retrouver le bec dans l’eau car même chez les rats, la compétition est rude et il
faut être prêt et argumenter si l’on veut recevoir une part du gâteau.
Alors être un rat, utiliser tout pour sa survie, est-ce si
dégradant, et si le souci ne venait pas aussi d’un mode de vie qu’il faudrait
rectifier ?
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