Je fais de la procrastination. A l'instar de Monsieur Jourdain, j'en faisais même alors que je ne savais pas ce que c'était.
On parlait de reporter au lendemain ce qu'on peut faire le jour même. Et je ne fais que ça depuis des lustres. Et je ne dois pas être le seul.
Pourquoi ? Je penche pour une peur de l'échec et de la perte d'estime de soi... Trouver des excuses pour reporter telle ou telle tache, faire dans l'urgence au dernier moment car ça stimule mais surtout ça permet de dire qu'on a pas eu le temps de faire correctement son travail et donc qu'on aurait pu réussir si on avait mieux travailler...
De même, un vieil élan de perfectionnisme vient toujours aider ces entreprises... Je n'ai pas assez d'informations sur le sujet que je dois traiter... Je n'ai pas les compétences nécessaires pour postuler... Alors ça me permet de retarder encore l'exécution de la tâche, d'augmenter sa difficulté, mettre la barre plus haut.
Mais au final quelque soient les excuses (valables ou non, il faut bien être réaliste aussi des fois on a vraiment besoin de recherches ou de compétences supplémentaires), on se retrouve à esquiver de peur de se retrouver face à un miroir qui vous dit "ben oui mon gars, t'as raté, c'est un échec, c'est nul".
On en revient encore et toujours la Peur, grand frein de l'humanité, cause principale des soucis ici bas. Parce qu'au final rien n'est fait ni à faire... On se retrouve avec de si belles envies, de si beau projets et aucune volonté de les mettre en action par peur de l'échec, par peur de la somme de travail à effectuer, par peur de ne pas arriver à ce résultat qu'on imagine si parfait et dont la concrétisation hélas ne le sera jamais vraiment et qui surtout ne sera à peine effleuré qu'à travers multiples brouillons et essais infructueux qui feront mal à l'ego mais du bien à l'expérience.
On retarde, on esquive. C'est impressionnant toutes les excuses qu'on peut trouver. Et pas seulement en regardant la télé ou en surfant sur Internet (ou en bloguant...). La procrastination se retrouve aussi dans l'hyperactivité : on décide de ranger sa chambre, faire les courses; bref autant d'activité qui nous empêchent de nous attaquer à noter Tâche... La seule, la vraie.
Oui on a beau le savoir tout ne tombe pas cuit, il faut lutter contre la part d'entropie qui nous pousse à rester bien au chaud de notre Ego, de peur de nous accidenter le long de la route de notre vie.
On a tous envie d'être quelqu'un de grand, qui réussit, qui concrétise. Et on a tous peur de ne pas arriver à la hauteur de nos espérances, de se dire que finalement on ne sera jamais grand.
Alors on reste petit et pire, on reste petit de peur de se réaliser qu'on sera vraiment petit, on préfère garder cette flammèche d'espoir que oui on est destiné à faire des choses belles, parfaites et grandes. Le résultat reste là : on est petit avec une marge de réussite plutôt que petit par réalisme.
Mais au final, on se retrouve toujours avec notre estime de soi bafouillée car on ne saura jamais si on n’a pas gâché notre potentiel à reculer pour ne jamais sauter. Et ça doit être le plus horrible cas de figure.
Alors choisissons la voie qui fait mal, celle qui va nous faire tomber, nous faire suer, nous ravager l’Ego mais qui au final fait que même raté, ça sera nous et que le travail accompli (plus encore dans l’art) est sa propre récompense.
2009 doit être casse-gueule et va faire mal.
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