mardi 14 janvier 2014

Advertising space part 3 ( la fin.. pour maintenant)



Parce qu’on est là pour vendre du rêve à coup d’images trafiquées, photoshopées. Oh c’est sûr, on laisse quelques rides et quelques poils de barbe étonnamment bien alignés et savamment répartis.
Car au royaume de l’image, la retouche est impératrice. Si si.

Car le bonheur sur cette terre tient à la possession et à comment le monde vous perçoit.
L’identité visuelle est tout. Le paraître dicte notre vie, nos habits, nos accessoires, notre coupe de cheveux, notre maquillage, notre apparence physique.
Il faut être reconnu comme beau, propre, éduqué (ha là déjà, plus dur de le porter sur soi).
La validation de notre existence tient à un circuit capitaliste qui nécessite la reconnaissance de nos paires, pères, voisins, supérieurs hiérarchiques.
Il faut la stature, la paye qui va avec afin de pouvoir se payer les fringues, les entrées aux clubs selects qui feront que vous serez reconnus et appréciés. Oh non pas pour votre « vous intérieur » (pour peu qu’il existera encore) mais pour ce masque sociétal que vous arborerez.
Bien entendu certains aiment et embrassent complètement cette arlequinade des classes et il n’est pas le but de se dire que l’argent et les biens de consommation, c’est le Maaaaaaal ! (Quand bien même ça le serait)
Non, juste souligner cet élan qui semble s’emballer et nous toucher tous. Ce désir, poussé par le phénomène publicitaire et aussi dans une moindre mesure par les divers réseaux sociaux et médias (journaux...) qui peuvent traiter de ce dont vous ‘avez besoin’.

Je me souviens d’une personne qui expliquait qu’elle n’achetait plus de Louis Vuitton pour la simple raison qu’elle en avait marre qu’on lui demande si c’était un vrai.
Car avec son air typé maghrébin, il est forcément nécessaire que son sac ne soit pas un vrai. Peut être qu’avec une burka sur les Champs-Élysées la pochette aurait elle l’air plus vraie.
Le luxe nous pousse de plus à trancher dans les classes sociales, pour que le vêtement ou l’accessoire soit reconnu comme permettant d’appartenir à une classe qui a la chance d’être née pourvue ou d’avoir suffisamment de réussite professionnelle.
Économiser durement ne suffira pas. Ça change trop souvent hélas. Le système est bien fait. La mode doit évoluer et changer pour perpétuellement se renouveler et alimenter aussi le besoin de consommation et (involontairement ?) participer à cette mascarade de démarcation (ha !) en classes.
Et comme l’habit griffé ne fait pas le moine, une personne ayant réussi à se dégotter des fringues et accessoires peut arriver à donner l’illusion de faire parti de ces ‘happy few’ qui détiennent le pouvoir, le bon goût, qui son ‘In’ comme on disait dans la fureur des années 80-90.
Comme tout les phénomènes de ‘mode’, il est difficile de passer outre ou de faire avec.  Ils prennent la foule et la société de plein fouet. On ploie sous le regard dictatorial de ses congénères qu’on le veuille ou non. Même si l’on ne veut pas juger les autres sur leurs apparences, on peut difficilement  empêcher  les autres de le faire.
A chaque fois que votre questionnement sur un vêtement aperçu, ira seulement à savoir la marque pour aller voir pour acheter vous-même, on fera un grand pas. A chaque fois qu’on citera sans qu’on nous le demande ou qu’on se flattera d’avoir telle ou telle marque, nous ferons un grand pas en arrière.


Aucun commentaire: