C’est la plus vieille histoire du monde. Boy meets girl sur un fond de Rock Progressif.
Lui aux Etats-Unis, elle en France.
Il fait des photos et écrit des poèmes. Ils correspondent
grâce à la technologie de l’Internet.
Ils se plaisent et se retrouvent dans un compromis dans le
pays plaisant et vert.
La magie de nos réseaux sociaux fait que je suivais son
histoire de temps à autre au gré des mises à jour.
Et les derniers temps c’était beaucoup d’hôpital avec son
compagnon.
Sur les photos publiées, il paraissait pale, coiffé d’un
bonnet, le visage creusé.
La déduction fut rapidement confirmée. Il souffrait d’un
cancer. A un lymphome, a suivi un cancer de l’estomac.
Incurable.
Ils se marient, lui 26 elle 25. Luttant contre la maladie de
toutes leurs forces, joint par la famille.
Puis un appel de fond est envoyé aux contacts pour préparer
ses obsèques qui maintenant allaient être proches.
Arrive le mois d’août quelques semaines plus tard. Les
messages se font plus réguliers, il ne lui reste que quelques jours.
Puis le coma. Elle lui passe ses disques préférés.
Et il décède.
Je ne le connaissais pas du tout mais je ne peux me sentir
triste pour elle.
Elle poste un message comme quoi leur amour méritait plus
que 6 mois de maladie, que c’était par amour et foi et non chagrin et que les
réponses étaient là, avec un lien vers Lulu.com pour un livre en print by demand.
Et peu après ses obsèques, un message sur la liste sur ce
geste irréparable.
Je passe sur son profile et je vois les trois lettres terrible
qui s’affichent. R.I.P.
Les commentaires dissipent hélas rapidement les doutes.
Elle est partie le rejoindre.
Son dernier message prend une nouvelle dimension.
Je découvre ça en pleine insomnie, en vacances à 5 heures du
matin.
J’ai l’impression de passer à travers les 5 stades du
chagrin avant que le soleil ne se lève. Incrédulité, chagrin, marchandage,
colère et acceptation.
Je n’ai pas forcément besoin d’acheter son livre pour savoir
et comprendre.
Je l’imagine bien.
Reste que malgré tout, une partie de moi est toujours en
colère.
Comprenez-moi ce n’est que mon ressenti, loin de toute polémique
sur le suicide et je présente encore toute mes plus sincères condoléances aux
familles.
Mais je reste en colère, et je me pose des questions.
L’as-tu mis au courant de ton projet ? A-t-il
essayé de t’en dissuader ? Et pourquoi n’as-tu pas voulu rester pour
perpétuer sa mémoire et son œuvre ?
Je me doute que pour toi, cet amour était suprême et se
devait de transcender la mort et la maladie. Au point même de laisser derrière
toi tous ces nouveaux albums qui allaient sortir, toi qui faisait concerts sur
concerts à travers les pays. Le nouveau lunatic soul, le nouveau Opeth, un
prochain Steven Wilson…
Cela parait futile et pourtant la musique était très
importante pour vous, probablement le lien qui vous a réuni. Tu lui passais ses
albums préférés jusqu’à la dernière minute.… Je me demande quel disque tu as
choisi pour toi…
Oui je comprends et oui je suis en colère. Pourquoi ne pas
choisir de continuer cet amour de ce côté, même si c’est toujours dur pour ceux
qui restent.
Mais j’imagine que, comme tu l’as mis sur ton mur, ce n’est
pas une histoire de tristesse et de chagrin mais d’amour et de foi. Que votre
amour perdure dans l’au-delà, ailleurs. Tu n’auras pas voulu attendre et
continuer d’écouter de la musique. J’espère sincèrement que tu as raison et que vous vous êtes retrouvés.
Reposez en Amour, Rest in Love.