Le livre c'est quelque chose de sacré chez moi. J'en ai des tonnes sous plein de formes, comics, BD européennes, jeux de rôles, romans, essais, discours, textes philosophiques, beaux livres, SF, anticipation....
J'aime ouvrir le livre, sentir la feuille glisser (avec attention pour ne pas se couper) sous le doigt. le bruit de cette page que l'on tourne pour découvrir la suite, d'autres merveilles, connaissances ésotérique pour satisfaire notre soif de savoir, d'aventure, de beauté.
De mon père j'ai gardé le rituel de plonger mon nez dans la pliure du livre et humer à plein poumons l'odeur des fois fraîche ou neuve, ou des fois vieille à la limite du moisi que dégage le livre.
J'aime cela et il difficile de dire pour moi que le Livre peut être sous un format électronique. Une page virtuelle sans odeur ou bruit.
Pas d'attention à ne pas trop ouvrir le livre ou au contraire écorner sauvagement la page abandonnée, ouvrir pour saisir les derniers mots qui plongent en fin de phrase dans l'abîme de la reliure.
Pas de ça possible avec cet instrument froid, impersonnel.
Ah bien sûr mon bon mossieur, on peut en coller des centaines de vos livres dans cet appareil, quel gain de place !
Mais plus de bibliothèque, de magnifiques amoncellement et entassement de livres aux tranches dissonantes sur des étagères chargées ras la gueule.
Non. Définitivement non. Le livre c'est sacré, c'est du papier.
Peu m'importe que les premières écritures furent sur pierre puis papyrus. Depuis l'aube des temps (ou à peine plus tard), le livre c'est sur du papier et c'est tout. Tout autre support n'est qu'une aberration, ça ne peut pas s'appeler un livre. ça y ressemble, certes, ça a des points commun mais ce n'est pas un vrai livre. Ce n'est qu'un ersatz, un succedané, un placebo même.
Au nom de quelle soit disante modernité ou que sais-je encore, quelconque fadaise, essaye t'on donc de nous faire avaler ceci.
un livre c'est sacré, c'est du papier et c'est tout.
Et le mariage pour tous est arrivé sur le tapis.
J'ai acheté une liseuse. Et je continue de lire des livres papiers.
Le support évolue, les mentalités changent, qu'importe le flacon tant qu'on a l'ivresse.
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