mardi 24 décembre 2013

Paintbox (ou suite de réflexion sur le désir de possession)

Suite à mon post précédent, j'ai vu un de ces petits gifs qui trainent sur le net, posté sur les réseaux sociaux.
"Achetez  les tableaux  aux peintres de leur vivant. Après vous n'aurez plus les moyens et eux n'en auront plus besoin. "( Pascal Lionnet)



Bien entendu, le bon sens de cette phrase doit frapper le tout à chacun.
Mais au delà de cela, je dois avouer que cela m'a fait rebondir sur la simple réflexion de pourquoi nous courons après des tableaux... allant jusqu'à payer des sommes énormes à ce but.
Car il faut bien voir que de nos jours, les tableaux des grands maitres sont facilement abordable en reproduction quelles soient en off set, papier poster ou véritable copie peinte.
Tout le monde peut s'extasier devant la vision d'une Oeuvre.

Alors qu'est ce qui nous pousse à avoir un original ?
On peut imaginer, qu'à l'instar d'une visite de musée, être en présence de l'original, admirer la technique et les coups de pinceaux qui ont amené cela, reste un motif très inspirant.(ce à quoi étrangement je préfère souvent dans les dédicaces que je demande de temps en temps, voir justement l'oeuvre se créer ex-nihilo. Je trouve cela plus fascinant souvent que le résultat fini et final... )
Mais on ne va pas se leurrer.
Ce qui compte c'est le coté unique de la peinture. Le fait que cette œuvre est la seule, l'unique. On détient une chose unique donc ultimement rare... Et donc à haute valeur marchande.
Je passerai sous silence que si je fais des dessins unique à la pelle , j'en vendrai aucun à priori comme quoi le coté unique ne suffit pas.
Il faut que la chose soit reconnue, de par sa qualité artistique, son auteur, les circonstances qui ont amené sa conception.
C'est bien là tout le drame de notre peintre et de sa citation. A part si il a la chance de se faire remarquer, d'avoir un accueil critique fort, qu'on l'encense ou qu'on parle de lui dans la presse ou sur le net, a moins de créer un buzz, ses œuvres n'intéresseront que des spéculateurs (avertis ou non), de la famille ou quelques personnes qui auront la chance d'être tombé sur ses œuvres, d'avoir été émues par ses peintures et d'avoir osé franchir le pas.
Alors bien sûr les grandes œuvres ont leurs attraits esthétiques et artistiques. Mais elles ont l'avantage d'avoir des copies existantes pour satisfaire les aficionados d'une dite-oeuvre.
Notre société a créé une culture de la valeur basée sur des critères de demande et d'offre, de rareté et de reconnaissance (critque ou publique).
Mais au final, l'intérêt n'est il pas seulement d'être touché et ému par une œuvre... Qu'elle soit unique ou pas, reproductible ou non et qu'elle devrait s'affranchir de ces questions de rareté et d'originalité ?

Aucun commentaire: