lundi 9 décembre 2013

The man who sold himself ( ou certaines choses n'ont pas de prix)



Hier je suis allé voir le groupe constitué (dans sa force créative) de O5ric un bassiste – guitariste de Montréal (avec l’accent) et de Gavin Harrison, batteur de Porcupine tree (et qui a taté de King Crimson aussi tant qu’a faire).
Un groupe joint d’un second guitariste et d’un bassiste (O5ric prenant le chant et la guitare).
Batofar plutôt assez rempli, ce qui est assez étonnant pour un groupe à 3 albums et somme toute assez confidentiel.
Deux écrans sur les cotés rediffusent les images d’une caméra placée au dessus du batteur.
Si le show était très bien et la musique sympathique, il y a une chose qui m’a profondément touché dans ce concert.
Je n’aime pas souvent parler trop de moi mais j’ai besoin de raconter ce que j’ai vécu.
Je regardais le magnifique jeu de Gavin Harrison et j’aurai voulu que mon père soit là car je sais qu’il aurait été admiratif.
Mon père est un batteur ‘amateur’ et fan de jazz. La rythmique de Gavin, ses jetés et frappes sont de toute beauté et ça aurait définitivement plus à mon père.
Alors certes il est toujours présent parmi nous mais il a été frappé depuis quelques années d’un mal venu de nulle part qui l’a rendu complètement sourd. Malgré un appareillage et de l’eau de Lourdes, il ne peut plus écouter de la musique.
J’aurais voulu qu’il soit là avec moi, ne serait-ce que pour voir le jeu de ce batteur mais  je sais aussi que ça aurait été frustrant de ne pas pouvoir entendre l’incroyable musicalité de son travail d’orfèvre.
 Je ne m’entendrai pas sur les conséquences de la surdité de mon père. En tout cas pas aujourd’hui ou ici.
Au-delà de la beauté du jeu, j’aurais voulu pouvoir partager ce moment avec mon père et je sais que même si le groupe repasse, même si mon père peut voir des vidéos sur Internet, il ne pourra pas profiter entièrement de ce moment. Mon esprit fut empreint d’un moment terrible de tristesse mélangé à la beauté de l’Art en action et des larmes ont roulé sur mes joues.
Tant de moments à saisir et à profiter et des fois hélas, il est tard et trop tard pour en profiter pleinement.
Je suis heureux d’être allé voir ce groupe, heureux d’avoir pu admirer un superbe show avec un batteur d’une grande virtuosité. Et je serais content d’en parler à mon père et de lui montrer des vidéos.
J’ai eu la chance de pouvoir au moins partager un de ces moments avec lui avant sa perte d’audition, pour un autre batteur d’exception : Christian Vander et Magma.
Tant d’opportunités et si peu de chance d’en profiter. Ce n’est pas nouveau, ce n’est pas la révélation du siècle mais il est toujours bon de se le rappeler de temps en temps. 
Delenda Carthago.



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