vendredi 17 avril 2015

Remember the time (archéologie émotionnelle post - déménagement)

L'avantage et l'inconvénient des déménagements, c'est le facteur nostalgie qui frappe à plein pot.
Ressortir les paquets de vêtements, affaires, factures et surtout photos.
Tout ces petits papiers, ces factures à l'encre évaporée par le temps, à peine lisibles où l'on découvre les prix aberrants que l'on payait à l'époque pour un dvd, un ordinateur, tellement state-of-the-art comme on le dit.
C'est terrible et effrayant et tout autant fascinant de repartir sur les traces du passé. Redécouvrir tel des archéologues ces reliques d'une vie que l'on dit révolue mais qui fera toujours partie de nous malgré tout.
Les premiers meubles IKEA, les livraisons; les interventions pour des dégâts, des dommages;, des sinistres.
Repartir en arrière, voyager dans le temps et retrouvez aux tréfonds de la Mémoire. ces espaces de vie  (communes ou non) auxquels on ne pensait plus forcément... Des morceaux choisis, des instants , des éclats, des échos perdus dans les abysses qui remontent à la surface.


Évidemment tout cela s'accompagne de sentiments.
Il y a l'indifférence, très rare lorsqu'on passe sur quelque chose d'anodin. La surprise qui va avec la résurgence du souvenir que l'on avait oublié et qui reprend l'air , haletant, pour perdurer son existence dans ce grand fatras qu'est notre mémoire.


Forcément il y aura toujours les petites pépites de bonheur, ces moments de grâce et de joie qui feront sourire et donneront un air de constellation à vos iris.




Et il y a les petites tracas d’antan qui , avec la patine des années passées, devient ces anecdotes savoureuses que l'on se remémore avec presque des fous rires, les catastrophes, les accidents, les fuites, les allergies spontanées, les cassages de sommier....


Avec le temps, les grosses galères et catastrophes deviennent comme les accidents de ski. Ce sont au final ces plantages qui font les souvenirs que l'on raconte le plus. Pas les belles glissades parfaites, pas le bonheur épanoui qui reste au final très personnel et intérieur mais les gamelles, les vautrages, les trucs qui ne se sont pas passés comme il fallait.
Et on rit de tout cela , des épreuves passés comme pour conjurer le mauvais sort qui s'était acharné sur nous.




Et il y a le reste. Last but not least. Ces souvenirs douloureux car ils réveillent de vieilles blessures que l'on croyait disparues. Comme une tendinite qui se redéclenche après des années. Ces trahisons, ces échecs, ces mauvaises pensées et ces mauvaises paroles, ces réactions que l'on regrette et celles que l'on regrette de ne pas avoir eu.


Et les bonheurs perdus. Ceux que l'on a vécu et qui ne sont plus là. Le vide laissé par la disparition d'un amour, d'un parent, d'un ami. Disparition définitive ou partielle. Le vide, le vacuum créée qui vous tord le ventre, qui se matérialise par un nœud dans la gorge, des larmes qui viennent vous titiller les globes oculaires, le souffle qui se fait court...
L'émotion, malgré les années, ressurgit, presque plus forte encore. La mémoire appuie sur les points qu'il faut pour décupler l'impact, couplée avec le fameux facteur nostalgie.


Regrets, remords ou simples souvenirs heureux disparus dans les sables du temps mais dont le souvenir évanescent persiste malgré tout, ancré solidement à notre présent par ces petites choses redécouvertes: une facture, un mot, une photo...





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